La sécurité industrielle est un enjeu crucial dans de nombreux secteurs d’activité. Pour prévenir les accidents majeurs et maîtriser les dangers liés aux procédés, l’étude HAZOP (Hazard and OperabilityStudy) s’est imposée comme une méthode de référence. Mais quelles sont exactement les industries concernées par cette méthode ? Comment savoir si une entreprise doit y recourir ? Et que se passe-t-il lorsqu’une entreprise concernée ne réalise pas cette étude HAZOP ? Cet article vous propose une analyse claire et complète.
1.Qu’est-ce qu’une étude HAZOP ?
L’étude HAZOP est une méthode d’analyse de risques structurée et rigoureuse, utilisée pour identifier les écarts potentiels entre le fonctionnement attendu d’un procédé industriel et ce qui pourrait se produire en cas de défaillance, d’erreur humaine ou d’interaction imprévue. Elle repose sur l’examen systématique de chaque étape du procédé, en utilisant des mots-clés pour explorer des scénarios d’anomalies. Chaque écart est ensuite analysé en termes de causes, de conséquences et de mesures correctives.
L’objectif de l’étude HAZOP est d’anticiper les situations déviantes avant qu’elles ne deviennent critiques, ce qui permet aux équipes de mettre en place des actions préventives. C’est une démarche collective, impliquant souvent des ingénieurs de procédés, des experts sécurité, des automaticiens et des opérateurs expérimentés.
2. Quelles industries sont concernées ?
Les études HAZOP sont principalement utilisées dans ce que l’on appelle les industries à risque. Ce terme désigne les secteurs où les procédés techniques, les substances manipulées ou les conditions d’exploitation peuvent provoquer des événements dangereux. Ces événements peuvent affecter la santé des personnes, endommager les équipements, perturber l’environnement ou compromettre la continuité de l’activité.
Ce type d’industrie regroupe toutes les activités où l’on utilise des substances inflammables, toxiques, corrosives, explosives, ou bien des procédés à haute pression ou haute température. Ces conditions créent un potentiel de danger élevé, et nécessitent donc une étude HAZOP rigoureuse.
Parmi les secteurs concernés, on trouve l’industrie chimique, qui manipule des réactifs puissants, l’industrie pétrolière et gazière, l’industrie pharmaceutique, mais aussi le traitement des eaux, des déchets et certains segments de l’agroalimentaire. Tous ces domaines peuvent impliquer des procédés complexes où une étude HAZOP s’avère pertinente pour garantir la sécurité et la fiabilité des installations.
3. Quels types de risques sont évalués ?
L’objectif principal d’une étude HAZOP est de prévenir les scénarios d’accident, même rares, mais aux conséquences potentiellement graves. Elle permet de mettre en lumière des situations critiques telles qu’une fuite de substance toxique, une explosion causée par une surpression, un incendie lié à une surchauffe, ou encore une réaction chimique incontrôlée.
L’étude HAZOP s’intéresse également aux défaillances pouvant provoquer une pollution de l’air, du sol ou des eaux, ainsi qu’aux événements susceptibles d’interrompre le fonctionnement normal de l’installation. Ces risques concernent à la fois la sécurité des personnes, l’intégrité des équipements, la protection de l’environnement et la continuité de la production.
En cartographiant l’ensemble des défaillances possibles, l’étude HAZOP permet de concevoir des systèmes de sécurité adaptés, qu’il s’agisse de capteurs, de soupapes de sécurité, d’alarmes ou de procédures d’urgence.
4. Mon entreprise est-elle concernée par l’obligation de faire une étude HAZOP ?
Il n’existe pas une règle universelle qui oblige toutes les entreprises à réaliser une étude HAZOP. Toutefois, certains critères permettent de savoir si elle est attendue, voire indispensable.
Le premier critère concerne la nature des procédés industriels. Si l’entreprise utilise des procédés complexes, automatisés, ou impliquant des substances dangereuses, alors une étude HAZOP est fortement recommandée. Elle constitue une démarche de référence dans de nombreuses normes de sécurité.
Ensuite, des exigences peuvent venir de partenaires commerciaux, d’organismes de certification, ou d’assureurs. Il est fréquent que la réalisation d’une étude HAZOP conditionne l’obtention de certains contrats ou d’une couverture assurantielle. Même en dehors de toute contrainte réglementaire explicite, beaucoup d’entreprises choisissent de réaliser une étude HAZOP par anticipation, dans une logique de maîtrise des risques et de performance durable.
5. Que risque une entreprise concernée qui ne réalise pas d’étude HAZOP ?
Ignorer la nécessité d’une étude HAZOP dans une industrie à risque peut avoir de lourdes conséquences. En cas d’accident, l’absence d’analyse préalable peut être considérée comme une négligence. Cela peut entraîner des sanctions juridiques, une mise en cause de la responsabilité de l’entreprise, voire de ses dirigeants.
Au-delà des conséquences légales, ne pas mener une étude HAZOP peut coûter cher sur le plan économique. Les arrêts non planifiés, les réparations, les pertes de production, et les impacts sur l’image de l’entreprise peuvent être bien plus coûteux qu’une analyse préventive.
Enfin, dans certains cas, l’absence d’étude HAZOP peut également compromettre les relations avec les clients ou les partenaires financiers, qui peuvent considérer cela comme un manque de professionnalisme ou de sérieux en matière de gestion des risques.
Les méthodes d’analyse des risques sont nombreuses et complémentaires. Chacune a sa place dans les différentes phases d’un projet industriel : de la conception à l’exploitation, en passant par la maintenance ou l’extension d’activités. Le choix de la méthode dépend du type de danger, du niveau de détail recherché, du cadre réglementaire local (comme au Maroc), et de la culture sécurité de l’entreprise.
- Le HAZOP et le HAZID structurent les dangers dès la phase de design,
- l’étude de dangers inscrit le projet dans son environnement réglementaire et territorial,
- les méthodes SIL, LOPA et ATEX assurent un niveau de maîtrise technique et organisationnelle rigoureux,
- tandis que la sécurité incendie et les approches Bow Tie permettent une intégration pratique et pédagogique de la prévention.
Maîtriser ces outils, c’est construire une culture de sécurité durable, capable de protéger les personnes, les biens et l’environnement tout en garantissant la résilience des activités industrielles.
Pour aller plus loin, nous vous invitons à télécharger notre Guide pour savoir si votre activité est assujettie à la méthode HAZOP.
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