Nous avons tous parfois l’impression que notre environnement change. Parfois c’est évident, mais même si nous ne le ressentons pas, il change en permanence. Il arrive aussi que ce soit notre perception de ce qui nous entoure qui change, et que cela nous donne la même impression. Parfois c’est un peu des deux. Curieusement, ce qu’on a tendance à associer à ce terme de changement c’est le changement total : je change de travail, je change de logement, de voiture, de brosse à dents… cela signifie que je laisse l’ancien pour le nouveau.
Nous changeons en permanence, nous apprenons de nouvelles choses, nous en oublions d’autres. Cela vient du fait que nos 5 sens sont continuellement en éveil. Nous percevons le monde qui nous entoure et ce de façon sélective. Nous nous représentons le monde mentalement et donc nous l’interprétons (puisque toute représentation est nécessairement subjective). Tout ceci nous permet de renforcer ou d’invalider ou parfois de « ramollir » ce que nous croyons être vrai.
1.Le changement de comportement
Le changement c’est parfois comme un décollage d’avion : si je résiste et si j’ai peur, les effets de l’accélération sur ma physiologie sont amplifiés, alimentant la peur et ainsi de suite à en devenir difficilement supportables. Mais si je me détends et je me dis, « allons-y, nous verrons bien, les statistiques sont favorables, ayons confiance », dans ce cas le petit ressaut au moment de quitter le sol peut même devenir agréable !
Le changement de comportement n’est pas simplement une question de connaissance ou de compétence. Si c’était vrai, toute l’information promotionnelle sur la façon d’améliorer votre santé aurait alors transformé vos comportements et symptômes en souvenirs. Et la campagne sur le contrôle des naissances aurait pu prévenir les grossesses des adolescentes. Malheureusement, de nombreuses personnes échouent à créer un changement durable de leur comportement, et répéteront leurs échecs encore et encore dans leurs vies.
Nous avons tous essayé de casser une habitude, Les organisations, comme les personnes, souffrent de la même difficulté à changer leurs comportements. Et ce n’est pas parce qu’ils ne savent pas comment le faire. Il y a d’innombrables ouvrages sur le développement des qualités managériales, qui expliquent quoi faire ainsi que les méthodologies à mettre en œuvre pour changer. Les méthodes parlent parfois du développement organisationnel, parfois du changement de culture, mais elles visent vraiment à créer un changement comportemental.
2.La motivation et le changement des comportements:
Généralement, le changement d’habitudes ou de comportements ne va se faire que s’il permet une amélioration d’une situation actuelle ou diminue un inconfort présent. Ce n’est pas toujours aussi évident car certaines personnes s’attachent de manière tellement forte à certaines habitudes, que même un inconfort important ne motive pas toujours le changement. Il est donc essentiel dans un cadre de changement de pouvoir faire réfléchir la personne sur les avantages et les inconvénients de la situation actuelle et de la situation en cas de changement. Le choix devient ainsi plus conscient et motivé.
Pour créer et maintenir un vrai changement comportemental, la clé se trouve dans le déclenchement et le maintien de la motivation. Certains démarrent un changement de style de vie, qui dure au mieux pendant quelques semaines. La vérification des chiffres de fréquentation de notre club local de santé en janvier et février, nous montrera qui a commencé en étant très motivé et a par la suite perdu sa passion. D’autres personnes souhaitent pouvoir faire quelque chose, mais ne parviennent jamais à travailler la motivation requise pour démarrer.
La classique théorie sociale du travail suggère que le potentiel de changement le plus élevé se trouve pendant une crise. Ceci semble logique, puisque pendant une crise, rien n’est normal ; tout est exacerbé et de ce fait, c’est maintenant l’occasion de prendre des décisions importantes concernant le futur. Les organisations tachent de faire des changements importants quand ils affrontent une crise financière ou d’autres désastres.
3.Les étapes du changement de comportement :
Changer de comportement ou d’habitude n’est pas toujours simple. Le niveau de motivation à changer est crucial. Selon les observations des psychologues, le changement intentionnel de comportement problématique a souvent lieu en 5 étapes, qui ne sont pas linéaires :
- La pré contemplation: En pré contemplation, nous n’avons aucune envie de changer quoi que ce soit, ni maintenant ni au cours des 6 prochains mois. Nous n’y voyons aucun intérêt. Nous écoutons distraitement en nous disant que cela est fait pour les autres et pas pour nous. Nous ne réalisons pas que ce changement est possible ou qu’il puisse être bénéfique pour nous. Cela nous paraît trop difficile. Disons que nous voyons plus d’éléments négatifs que positifs à modifier quoi que ce soit. Nos habitudes actuelles nous semblent encore plus avantageuses.
- La contemplation : Dans la bien nommée phase contemplative, nous contemplons les arguments qui pourraient peut-être nous influencer, mais nous ne sommes pas prêts à tenter quelque chose. C’est l’étape du « oui mais ». Nous continuons à mettre des barrières, car nous ne sommes pas certains de la pertinence et des bienfaits de modifier quelque chose dans notre vie. Nous sommes ambivalents ! Nous prenons cependant conscience qu’il y a des éléments positifs, mais qui ne dépassent pas les points négatifs perçus. À ce stade-ci, nous devrions peut-être agir dans les 6 prochains mois ! Mais il arrive que cette étape s’étende sur 1 ou 2 ans.
- La préparation: Qu’allons-nous faire ? Quand et comment ? Nous nous sentons alors prêts à tenter quelque chose et à avoir recours aux éléments utiles pour tenter un changement. Nous sommes convaincus du bienfondé de faire ce changement. À cette étape, nous devrions agir dans le mois qui suit ! On voit désormais poindre pas mal plus d’éléments positifs que négatifs. Nous avons déjà un plan d’action et même entrepris quelques initiatives au cours de l’année précédente.
Nous nous sentons plus engagés et avons une plus grande confiance en nos capacités de changer. On apprend à moins craindre les échecs. Nous savons bien qu’il est maintenant très aidant de parler à des gens en qui nous avons confiance et à nos proches de notre désir d’adopter tel ou tel changement afin que plusieurs d’entre eux nous encouragent à entrer dans l’action. Nous nous préparons à entreprendre le changement de comportement désiré. Nous devons donc établir des objectifs clairs et réalistes.
- L’action : Mise en acte de l’intention. Changer est l’objectif prioritaire. Période propice pour la thérapie et le changement de comportements. « J’ai arrêté de boire depuis une semaine » « cela fait 2 mois que je n’ai pas eu de comportement violent avec ma femme ». Changement effectif et important du comportement, des expériences et/ou de l’environnement durant les 6 derniers mois.
- La Consolidation, maintien des acquis : Le maintien est la période qui commence 6 mois après l’atteinte de notre objectif jusqu’au moment où il n’existe que très peu de risques que nous retombions dans le comportement antérieur Le nouveau comportement est adopté, maintenu et intégré.