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LA LECTURE DES PENSÉES

Nous passons un temps fou à pratiquer la lecture de pensée, qui consiste à analyser les faits et gestes et aussi les paroles des personnes qui nous entourent, bref, à imaginer se qui se passe dans leur tête. Et là où nous croyons lire leurs motivations, opinions ou réactions probables, non seulement nous sommes souvent à côté de la plaque, mais en plus, ce genre d’exercice a des tas d’effets pervers.

1.La lecture de pensée:

la lecture des penées

La lecture de pensée est un terme de la PNL qui s’est intéressée aux diverses distorsions de la réalité dans sa mise en mots et aux interactions en mode vases communicants  entre sémantique et systèmes de perceptions et de représentation. “La réalité est unique mais personne ne peut la percevoir et encore moins se la représenter dans sa globalité. Nous filtrons ce que nous percevons et secondairement nous construisons NOTRE réalité.” Ces distorsions ont un impact non négligeable sur notre façon de voir et percevoir le monde ainsi que sur nos relations. Il nous paraît donc intéressant de pencher dessus de temps à autres, comme une invitation à explorer notre propre relation à nos comportements  et à nos façons de voir et de comprendre le mode et ses occupants.

La lecture de pensée, c’est un peu le minority report appliqué au quotidien : croire que nous pouvons en toute limpidité déterminer à l’avance comment nos interlocuteurs vont agir/réagir. Et nous nous croyons très forts à ce jeu-là! Tous gonflés de l’importance que nous accordons à nos conclusions beaucoup de bruit pour rien, mouches du coche de nos boules de cristal ! Car nos interprétations ne sont pas exactement le fruit d’une analyse ultra poussée d’une somme colossale de données ultra qualifiées, version big data de la relation. C’est souvent un simple mélange d’interprétation un peu hâtive et d’anticipation de réaction… un peu hâtive aussi.

2.Lire dans les pensées des autres:

la lecture des pensées

Qui a dit que pour lire dans les pensées de quelqu’un, il fallait posséder des pouvoirs surnaturels ? Il existe des façons simples et naturelles de le faire. Non pas pour exercer un certain contrôle sur la personne et la manipuler mais surtout pour se rapprocher d’elle, la comprendre et nouer des liens profonds. Voici donc 5 façons de lire dans les pensées :

  • Passez du temps en sa compagnie : Pour connaître le fonctionnement de quelqu’un, ce n’est pas compliqué. Il faut passer du temps avec lui. Un simple après-midi ensemble peut vous en apprendre beaucoup. Or, passer une semaine, un mois voire une année avec cette personne peut vous aider à lire dans ses pensées. Au fil du temps, il deviendra évident de savoir comment il va réagir à certaines situations. Quand vous connaissez bien une personne, il est facile de remarquer si elle est triste, nerveuse, courageuse ou heureuse.
  • Apprendre à décoder le langage corporel  : Le langage du corps indique clairement ce que l’on pense : le front plissé et les mains moites par exemple peuvent être un indice de stress. D’autres signes révélateurs sont la manière dont la personne s’assoit, se tient ou se positionne. Le langage corporel, la posture et l’énergie de quelqu’un peuvent révéler pas mal de choses sur son état mental.
  • Observer le souffle : Une personne qui respire par le ventre a en général un état mental calme tandis qu’une personne qui respire par la poitrine est normalement détendue. En revanche, si sa respiration est peu profonde, elle serait alors tendue. De même, si sa respiration est saccadée, il se pourrait qu’elle soit nerveuse. Quelque chose la gêne ou alors elle ne souhaite pas que vous soyez au courant d’un truc en particulier. Une respiration saccadée peut également cacher de l’anxiété ou encore de la timidité. Pour connaitre l’état mental de quelqu’un donc, il faut bien savoir surveiller son souffle.
  • Lire dans les yeux : Les yeux ne mentent pas et c’est bien vrai. Ils peuvent nous révéler tout un tas de choses si on sait bien les lire. La pupille selon les dires est le portail de l’esprit. Des études ont démontré que lorsque l’on pense beaucoup, les pupilles ont tendance à se dilater. Mais lorsque le cerveau est surchargé d’informations, elles se contractent. Il vous est sûrement déjà arrivé d’avoir les pupilles dilatées au moment de rencontrer quelqu’un pour la première fois.
  • Écoutez le ton de la voix, pas les mots : Le ton de la voix et la vitesse à laquelle les mots sont transmis peuvent indiquer un bon nombre de choses. Il suffit de savoir écouter. Si par exemple les mots sont lents, cela voudra dire que la personne est calme. Dans le cas contraire, cela signifie qu’elle est nerveuse. Sachez que comparés à l’énergie qui les alimentent, les mots ont peu d’importance. Nous devons donc apprendre à bien écouter pour être en mesure d’obtenir certaines réponses. Bien sûr, parfois, nous prenons un « certain ton ». Mais pour lire dans la pensée de quelqu’un, une bonne ouïe est de prime importance.

3. Les pièges de la lecture de pensée :

Non seulement ce type de sport ne muscle pas la comprenette, mais en plus, il est une vraie perte de temps et d’énergie et concasse l’estime de soi  comme si c’était des cacahuètes en pâte à tartiner. La lecture de pensée nous pousse à ruminer et favorise le stress et l’insomnie : qui ne s’est jamais retrouvé à passer la moitié de la nuit à se retourner dans son lit à cherche ce que pouvait bien vouloir dire un geste, un comportement ou une parole ? Comme la lecture des pensées passe par nos filtres, si nous sommes d’un naturel un peu négatif ou à minimiser notre valeur, les pseudo “explications rationnelles” que nous allons trouver seront le plus souvent à notre désavantage : et hop! Un coup de batte dans l’estime de soi et un coup de boost à la dévalorisation!

Tant que la lecture des pensées accorde un pouvoir très fort à l’interlocuteur, elle nous inscrit directement dans le regard des autres, augmente l’anxiété sociale, démolit l’estime de soi et pourrit nos relations. Les conséquences sont évidentes : elle nous rend méfiants, soupçonneux, inquiets, peu sûrs de nous et développe la peur de l’autre et la peur du jugement. Par ricochet, la lecture des pensées limite nos capacités à oser, à entreprendre, à nous exprimer, à être nous-mêmes.

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